Intervention de Frédéric Falcon

Séance en hémicycle du mercredi 3 mai 2023 à 15h00
Quelle attractivité et quelle compétitivité pour la recherche française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Falcon :

Ainsi qu'il est rappelé dans l'étude d'impact de la LPR, les grands défis de notre société ne pourront trouver de solution pérenne sans un réinvestissement massif dans la connaissance et la science, au service de nos concitoyens. Pourquoi parle-t-on français dans le quartier de Boston où sont regroupées les entreprises de biotechnologie ? Pourquoi Moderna a-t-il délaissé la France pour s'y installer ? Telles sont les questions qui doivent inspirer nos raisonnements et dont les réponses détermineront notre politique.

En France, de réels problèmes structurels persistent. La coopération entre recherches publique et privée est insuffisamment développée : elles suivent des chemins parallèles, voire se font concurrence, alors qu'un partenariat devrait s'imposer, que davantage de passerelles seraient nécessaires. Les pouvoirs publics encouragent la création de start-up, mais rien n'est fait pour les soutenir dans leur croissance, d'où une rupture entre l'élaboration de prototypes et la commercialisation ; ce défaut d'appui constitue un frein majeur à l'innovation. Le CIR, qui pourrait servir de levier à notre développement, ne parvient pas à juguler la perte d'attractivité de la France : compte tenu des contraintes administratives associées à ce dispositif fiscal, peu d'entreprises y recourent. Seule une réindustrialisation permettrait d'enrayer l'expatriation en masse de nos compatriotes diplômés ; or la crise sanitaire que nous venons de traverser a démontré, s'il en était besoin, l'intérêt de conserver notre recherche de pointe et notre indépendance industrielle.

Ma question, madame la ministre, sera donc la suivante : quelles modifications envisagez-vous d'apporter à la LPR afin de lutter efficacement contre cette fuite à l'étranger des entreprises, des entrepreneurs et des salariés les plus susceptibles d'innovation ? Comment comptez-vous leur donner envie de revenir s'implanter en France, historiquement terre de recherche ?

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