Intervention de David Taupiac

Séance en hémicycle du mardi 4 avril 2023 à 15h00
Errements de parcoursup et difficultés de l'enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Taupiac :

Malgré plusieurs rapports institutionnels depuis sa création, la plateforme est toujours synonyme de sélection arbitraire pour beaucoup de lycéens. Mis sous pression, les jeunes font des choix par défaut, qui ne correspondent pas toujours à leur vocation. Le taux de réussite, encore inférieur à 50 % en première année de licence, témoigne d'un manque d'adéquation entre les dispositifs d'orientation et les attentes des élèves.

Le milieu social a sans nul doute une incidence. Les candidats sont inégaux face à l'exercice, car il repose sur des règles pas toujours explicites et des normes auxquelles ils sont inégalement formés, ce qui entraîne une surreprésentation des bacheliers non boursiers de la filière générale.

Quoi qu'on en dise, Parcoursup continue à opérer un tri, y compris social, et demeure « le cheval de Troie numérique de la sélection à l'université », comme le décrit Johan Faerber dans son essai Parlez-vous le Parcoursup ?, pour une bonne raison : depuis le plan Université 2000 de Lionel Jospin, qui a permis la création de huit universités et de nombreux IUT, il n'y a eu aucune réelle politique d'investissement dans le supérieur.

Comment répondre aux nombreux débouchés professionnels existants lorsque les places en formation ne suivent pas ? Plutôt que de résoudre ce manque d'investissements qui fait peser l'échec et la culpabilisation sur les élèves, vous étendez le dispositif à l'accès aux masters. Madame la ministre, allez-vous cesser cette maltraitance numérisée et redonner les moyens financiers nécessaires à l'université pour répondre aux attentes de la jeunesse ?

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