Intervention de Paul Christophe

Séance en hémicycle du lundi 3 avril 2023 à 21h30
Pour une politique ambitieuse du grand âge

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Près de 4 millions de nos concitoyens sont proches aidants d'une personne âgée de plus de 60 ans. Ces hommes et ces femmes représentent une aide indispensable pour leurs proches : ils leur portent assistance dans les tâches du quotidien, apportent un soutien moral et, bien souvent, une aide financière ou matérielle.

Cependant, cette implication auprès de leurs proches n'est pas sans conséquence pour leur propre santé. En effet, selon une enquête de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques – Drees –, réalisée en 2015, 47 % des proches aidants déclarent au moins une conséquence négative sur leur état de santé physique ou psychique.

Afin de leur apporter une solution de répit, plusieurs pays ont instauré le baluchonnage ou le relayage – pour utiliser le terme français –, créé en 1999 au Québec. Cette pratique permet à l'aidant de se reposer, de bénéficier du relais d'un professionnel jusqu'à vingt-quatre heures sur vingt-quatre au domicile de son proche. Le professionnel prend alors la place de l'aidant, il réalise des actes de la vie quotidienne et assure une compagnie à la personne âgée. Cette pratique vertueuse permet aussi à la personne âgée de ne pas voir son équilibre de vie bouleversé par un changement d'environnement et un placement provisoire.

En France, en application de l'article 53 de la loi du 10 août 2018 pour un État au service d'une société de confiance, une expérimentation nationale a été lancée. Celle-ci visait à déterminer à quelles conditions les professionnels de trente-neuf établissements des services sociaux ou médico-sociaux pouvaient réaliser une telle démarche. Cette expérimentation doit s'achever à la fin de cette année. Quel bilan en faites-vous, tant du point de vue du financement du service rendu à la personne qu'en matière de droit du travail, notamment eu égard aux distorsions horaires ?

Vous avez parlé des métiers. Ne croyez-vous pas qu'il faudrait organiser une sorte de transversalité entre les métiers exercés dans les Ehpad, au domicile de la personne dépendante et dans les établissements médico-sociaux, afin de garantir une certaine fluidité des métiers en fonction des appétences et de la difficulté à maintenir l'exercice de certaines professions ?

Enfin, ne faudrait-il pas changer l'expression auxiliaire de vie, qui comporte le terme auxiliaire, afin d'anoblir ce métier si beau ?

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