Intervention de Thierry d'Aboville

Séance en hémicycle du lundi 3 avril 2023 à 21h30
Pour une politique ambitieuse du grand âge

Thierry d'Aboville, secrétaire général du réseau ADMR :

Depuis sa création en 1945, le réseau ADMR a deux ambitions : créer de l'emploi de proximité et permettre aux personnes de rester chez elles. Son modèle est particulier puisqu'il rassemble 2 600 associations locales intervenant à domicile, réparties sur l'ensemble du territoire. Ces associations sont regroupées au sein de fédérations départementales. Il s'agit à la fois de fédérations politiques – elles contractent avec les conseils départementaux, les agences régionales de santé (ARS) et l'ensemble des institutions – et de fédérations de moyens, puisque beaucoup sont mutualisés. Toutes adhèrent à une union nationale, une fédération, là encore politique – elle travaille avec les ministères, les directions centrales et le Parlement – et de moyens – les associations partagent, par exemple, le même système d'information national.

Nous intervenons de la naissance à la fin de vie : auprès des familles, avec les TISF – techniciens de l'intervention sociale et familiale –, dans le domaine de la petite enfance, avec 250 structures de type crèche ou micro-crèche, auprès des personnes handicapées et des seniors. Nous proposons un service d'aide mais aussi des soins, avec des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), des centres de santé, infirmiers ou polyvalents. Enfin, nous proposons des services d'entretien de la maison. Au sein de l'ADMR, on dénombre 94 000 salariés ; nos 80 000 bénévoles sont une spécificité de notre réseau.

La future proposition de loi (PPL) visant à bâtir la société du bien vieillir en France doit être ambitieuse. Nous sommes confrontés à de nombreuses difficultés en matière d'attractivité comme de financement. Les défis sont immenses et nous devons répondre aux attentes de la société. Pour cela, nous devons mener des réformes structurelles. Je pense notamment à la dotation horaire, qui doit évoluer vers une dotation globale, comme cela se fait déjà dans certains départements. Ainsi, des fédérations de l'ADMR sont autorisées à piloter des Ssiad et rendent évidemment compte des financements qu'elles reçoivent de l'ARS. Il faut sortir du fractionnement et faire confiance aux acteurs, quels qu'ils soient : ils peuvent gérer et rendre des comptes, notamment auprès du département.

La qualité de vie au travail est un enjeu essentiel, qui recouvre notamment les questions de mobilité – nos salariés parcourent 300 millions de kilomètres par an – et, partant, de responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Si nous voulons relever les défis qui sont devant nous, nous devons mener de nombreuses réformes.

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