Intervention de Max Mathiasin

Séance en hémicycle du jeudi 2 mars 2023 à 21h30
Protection des familles d'enfants atteints d'une maladie ou d'un handicap — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMax Mathiasin :

Ce matin, avec des collègues de la Martinique et de La Réunion, nous recevions la présidente d'une association d'aide aux familles de malades. Nous avons évoqué la situation particulière de ces familles qui doivent se rendre dans l'Hexagone pour y faire soigner leur enfant tout simplement parce qu'elles n'ont pas le choix, les soins nécessaires n'existant pas toujours sur nos territoires. Sachez que dans ce cas, la durée du séjour varie en moyenne de six à dix-huit mois, mais elle peut atteindre deux voire trois ans.

Je pense à cette maman qui est restée deux ans à Paris pour y faire soigner sa fille. Elle a quitté la Guadeloupe en moins de vingt-quatre heures : il faut partir vite lorsque l'enfant est diagnostiqué et qu'il s'agit d'une urgence vitale. Une personne dans cette situation laisse son travail et perd ses revenus du jour au lendemain alors que, dans le même temps, ses frais sont multipliés par deux puisqu'elle doit conserver son logement sur le territoire et se loger dans l'Hexagone, payer des assurances, racheter des vêtements, etc.

Quand un parent quitte un territoire ultramarin pour accompagner son enfant malade dans l'Hexagone, il laisse souvent d'autres enfants au pays. S'il veut aller les voir, il doit alors faire venir une personne de confiance pour rester auprès de son enfant malade. S'il veut au contraire faire venir ses enfants, il doit trouver un logement plus grand, affronter l'épreuve des inscriptions en cours d'année scolaire, et autres difficultés. Tous ces frais sont à sa charge alors qu'il n'a plus de revenus. Il ne peut pourtant pas rester des mois ou même des années sans voir ses autres enfants, et ceux-ci doivent aussi pouvoir venir rendre visite à leur parent et leur frère ou sœur : on sait qu'il est capital pour le moral et la guérison du malade de conserver, autant que faire se peut, les liens familiaux.

À l'occasion de cette excellente proposition de loi, je veux alerter mes collègues de l'Hexagone mais aussi les pouvoirs publics et le Gouvernement pour qu'ils prennent conscience de cette situation très grave et qu'ils nous soutiennent dans nos démarches.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion