Intervention de Perrine Goulet

Séance en hémicycle du jeudi 16 février 2023 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

Je suis élue d'un territoire situé dans ce qu'on appelle « la diagonale du vide ». Après les fortes mobilisations des gilets jaunes en 2019, les manifestations y sont, de nouveau, nombreuses. Ceux qui y participent appartiennent à cette classe moyenne qui se sent oubliée depuis des dizaines d'années. C'est cette classe moyenne qui est fortement touchée par l'inflation, par l'augmentation des prix de l'énergie et des carburants. Surtout, c'est cette classe moyenne qui n'a pas droit aux aides, qui a le sentiment qu'elle paye pour un système auquel elle ne pourra jamais accéder. Ce sont ces salariés, souvent moins bien payés et moins qualifiés, qui occupent des postes difficiles, plus usants physiquement et moralement. Ajoutons à cela les trajets plus longs et plus coûteux pour aller chaque jour au travail. Ceux-là ont le sentiment que cette réforme les dépossède de leur droit à une retraite bien méritée après des années de travail à créer de la valeur sans forcément en voir la couleur.

Le travail paye, mais sans doute pas assez au regard du partage de la valeur que nous constatons. Je partage l'idée qu'il est nécessaire de réformer notre système de retraite, de mener à bien une réelle réforme, systémique, pour financer nos retraites dans le temps. Je prends bonne note des avancées proposées, qui sont importantes pour les mères de famille, pour les aidants et pour les petites retraites, mais je veux témoigner ici de ma crainte que le coût politique de cette réforme ne soit trop élevé, car elle n'est pas comprise dans nos territoires et y est difficilement acceptée. Quand l'extrême gauche attise les colères, l'extrême droite récolte les fruits de la haine.

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