Intervention de Philippe Vigier

Réunion du jeudi 26 janvier 2023 à 16h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le ministre, nous partageons avec vous la conviction qu'il faut conforter le socle républicain, dont les retraites sont une composante. Qui peut dire que nous n'allons pas être confrontés à un risque démographique – hormis, peut-être, ceux qui nous expliquent, avec un brin d'arrogance, que le système de retraite ne souffre d'aucune fragilité ? Qui peut dire, ici, qu'il n'a jamais renié ses engagements alors que la loi Touraine a mis à sac la retraite à 60 ans ?

Nous sommes donc convaincus et nous vous remercions du temps que vous nous avez laissé pour travailler. Les Français attendent de nous un débat de fond, projet contre projet, empreint de sérénité en dépit de convictions différentes. Les jeunes se demandent s'ils auront une retraite. Il faut rétablir la confiance et faire preuve de pédagogie. On ne peut pas dire que tout va bien et qu'il ne faut rien faire : tout le monde sait que, si l'on n'agit pas, il y aura une érosion des petites retraites. D'ailleurs, j'observe que l'évocation de ces petites retraites fait couler des larmes de crocodile aujourd'hui à ceux qui n'ont jamais trouvé à redire à ce que certains perçoivent, dans le système actuel, 850 ou 900 euros de pension…

Notre groupe souhaite que quelques points soient précisés et fera des propositions pour enrichir le texte.

Une étude du Cercle des économistes montre que, si 100 000 séniors de plus travaillaient chaque année, l'État percevrait 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires, notamment en faveur des retraites. Quels sont votre feuille de route et votre objectif à cinq ans en matière d'emploi des séniors ? Allez-vous appliquer aux entreprises des pénalités financières ? Que ferez-vous pour les plus petites d'entre elles qui, dans la rédaction actuelle, ne seront pas tenues de publier un index ?

L'attribution de nouveaux droits aux aidants constitue une avancée mais qu'en est-il de ceux qui, confrontés à la maladie au cours de leur vie professionnelle, ou subissant des ruptures d'activité, voient leur carrière perturbée ? Pourra-t-on faire en sorte que les personnes concernées n'aient pas à attendre 67 ans pour percevoir la retraite à taux plein ?

Concernant la pénibilité, je salue l'amélioration du compte personnel de prévention. Le déplafonnement de points permettra-t-il – à l'issue, peut-être, d'un dialogue avec les partenaires sociaux – de faire bénéficier les salariés de trimestres complémentaires ?

Je reviens sur l'augmentation sans précédent des petites retraites, à hauteur de 85 % du Smic, sur lequel elles seront indexées. Pouvez-vous indiquer la part que représentent les retraités à taux plein parmi les bénéficiaires ? Quelle proportionnalité allez-vous introduire ?

Quels nouveaux dispositifs allez-vous instituer en matière de cumul emploi-retraite, lequel relève, à nos yeux, du temps choisi ? Il faut laisser ceux qui le souhaitent travailler plus longtemps et lever les freins qui existent.

Enfin, les actifs pourront-ils racheter des trimestres dans des conditions plus sécurisées qu'elles ne le sont actuellement ?

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