Intervention de Laurent Ridel

Réunion du jeudi 12 janvier 2023 à 9h35
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Laurent Ridel, directeur de l'administration pénitentiaire :

Yvan Colonna a été écroué en 2003. Il a été détenu dans différentes maisons d'arrêt parisiennes, à la Santé, à Fresnes et à Fleury-Mérogis ; puis il a séjourné à Réau, et enfin à Arles. Son comportement pénitentiaire peut être qualifié de correct, voire de très correct. Il était considéré comme ayant une personnalité certaine, et il entretenait des relations plutôt cordiales avec son entourage – personnels, intervenants, codétenus. Sa vie était très réglée autour de la lecture, d'une intense activité sportive, et de relations amicales et familiales relativement denses. Un certain nombre d'incidents disciplinaires, treize au total, me semble-t-il, se sont tout de même produits, sans être d'une intensité remarquable : refus d'obtempérer, protestation contre la fermeture de la salle de sport, possession d'objets interdits. Son comportement était adapté, tout à fait satisfaisant.

Il existe une note générale de prise en charge des DPS, qui impose d'accorder à ces derniers une attention particulière : placement en cellule devant un mirador, contrôles de cellule plus fréquents, contrôles des mouvements, attention, vigilance, observations ; précautions plus importantes en termes d'escorte lorsque ces détenus se rendent à l'hôpital ou à l'extérieur. Cette note est complétée par une note relative à chaque détenu classé DPS. Ce fut le cas à Arles, Franck Elong Abé et Yvan Colonna faisant tous deux l'objet d'une note individualisée relativement récente.

Concernant le passage de Franck Elong Abé en Afghanistan, les faits sont assez anciens, ce détenu ayant été écroué à Rouen en 2014. Franck Elong Abé était au départ un petit délinquant, mais qui avait un parcours psychiatrique lourd. L'administration pénitentiaire n'avait connaissance que des pièces judiciaires faisant état d'un entraînement intensif en Afghanistan pendant six mois – et peut-être de sa participation à des combats, Franck Elong Abé ayant été remis aux autorités françaises et afghanes via l'armée américaine.

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