Intervention de Béatrice Piron

Séance en hémicycle du lundi 9 janvier 2023 à 16h00
Réforme de la voie professionnelle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

Comme vous l'avez souligné, madame la ministre déléguée, la réforme de la voie professionnelle a notamment pour objectif de faire progresser le taux d'insertion dans l'emploi et de faciliter la poursuite d'études. En préparant mieux les élèves au monde professionnel, je pense que l'augmentation de la durée des stages aura un impact direct sur la progression du taux d'insertion. À cet égard, on peut d'ailleurs souligner le succès que connaît actuellement l'apprentissage, voie plébiscitée par les familles notamment en raison du taux d'insertion à la sortie.

Si je suis convaincue que les entreprises contribueront à la formation professionnelle des jeunes, vous connaissez mon intérêt pour la maîtrise des savoirs fondamentaux et l'importance que j'accorde à l'enseignement général : il faut que son volume d'heures annuel soit garanti, voire augmenté, car il est actuellement très faible. Ainsi, parallèlement à l'augmentation du nombre de semaines de stage, il me semble important d'augmenter également le nombre d'heures d'enseignement général lors des semaines passées au lycée, afin de ne pas obérer la possibilité pour les élèves de poursuivre leurs études ou d'évoluer tout au long de leur vie professionnelle.

Si nous souhaitons que les jeunes de la voie professionnelle puissent un jour devenir des artisans autonomes, des encadrants ou des chefs d'entreprise, ils doivent avoir un bagage solide. Or tous les professeurs de français que j'ai rencontrés se plaignent du faible nombre d'heures d'enseignement dont ils disposent actuellement. Lors de la rencontre-débat transpartisane organisée le 15 décembre par un collègue et le collectif Une voie pour tous, des élèves de lycée professionnel ont également évoqué leur souhait de s'initier à la philosophie, afin de devenir des citoyens à part entière, disposant de toutes leurs capacités d'analyse et de discernement.

Que pouvez-vous nous dire au sujet de l'augmentation du nombre d'heures d'enseignement en français, mathématiques, langues étrangères, voire philosophie, pour les élèves de la voie professionnelle, qui rêvent d'y avoir accès ?

Par ailleurs, ma collègue Céline Calvez, qui nous a quittés, souhaitait vous interroger sur certaines filières qui connaissent une forte dégradation de leurs débouchés, comme la filière gestion et administration. Celle-ci forme majoritairement des filles, qui manquent par ailleurs cruellement dans d'autres secteurs, comme le numérique et la tech. Pourquoi ne pas créer de nouveaux métiers dans ces filières, comme celui de conseiller numérique ?

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