Intervention de Benjamin Lucas-Lundy

Séance en hémicycle du vendredi 18 novembre 2022 à 21h30
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Article 1er et rapport annexé (précédemment réservés)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenjamin Lucas-Lundy :

La France ne subit pas une crise migratoire. En effet, l'expression sous-entend une augmentation imprévue du nombre des exilés et une incapacité fondamentale à les prendre en charge, alors que la France et plus globalement l'Europe connaissent en réalité une crise de l'accueil. Tout dispositif d'accueil doit en effet être recalibré et doté financièrement en fonction du nombre de personnes à prendre en charge, en particulier lorsqu'il augmente.

Cette adaptation de l'action publique relève tout simplement de la gestion et de l'anticipation politiques. En effet, les gouvernements européens, notamment celui de notre pays, étaient en mesure de prévoir et d'anticiper le besoin d'accueil de populations confrontées aux conflits et aux dégradations environnementales, que ce soit en Syrie, dans la corne de l'Afrique, au Sahel, en Irak ou en Afghanistan et donc d'adapter les capacités d'accueil. La plupart des migrations et des déplacements de population s'effectuent d'ailleurs entre les pays du Sud.

Puisque l'incapacité à assurer l'accueil de ces personnes relève de choix politiques, il s'agit d'une crise délibérée des politiques d'accueil, largement influencée par un débat public corrompu par les thèmes et les termes de l'extrême droite. L'amendement de Mme Chatelain vise donc à supprimer les alinéas du rapport annexé relatifs à « la crise migratoire ».

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