Interventions sur "histoire"

17 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...politique par excellence. » Justes et vrais en 1981, les mots de Gisèle Halimi le demeurent en 2024. Les historiens nous disent souvent que la répression de l'homosexualité en France reste très méconnue du grand public, que les recherches sont insuffisantes et seront longues à conduire. Je vois là un argument qui conforte cette proposition de loi. Ils mettent sous nos yeux une autre évidence : l'histoire des homosexuels en France s'écrit d'abord et surtout au moyen des archives policières et judiciaires. Ce n'est évidemment pas un hasard ; c'est surtout la preuve que la puissance publique n'a longtemps eu d'intérêt pour ce groupe social qu'au travers de sa répression. Voilà un autre argument qui confirme le bien-fondé de la proposition de loi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Bien sûr, nous pourrions sommairement réduire cette histoire aux décisions prises par le régime de Vichy en 1942, en déplorant simplement que la République n'ait pas eu la clairvoyance de revenir sur ces mesures en 1945. Mais la réalité mérite quelques nuances ou quelques précisions. Je veux le dire avec la plus grande clarté possible : de tout temps, les homosexuels ont subi les jugements de la société, la traque policière et l'utilisation fallacieuse de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...a liste et dénonce la gravité de ce fléau contre lequel il faut « protéger nos enfants ». C'est donc sans aucune résistance que l'on décide de doubler les peines encourues par les personnes homosexuelles accusées d'attentat à la pudeur. Si 1945 est dans la continuité de 1942, on constate qu'en 1960, rien n'a changé dans l'approche de la question. Pour rester dans le registre des permanences de l'histoire, permettez-moi de rappeler que le Sénat s'est opposé en son temps aux trois lectures successives de la proposition de loi Forni-Halimi. En s'opposant assez largement à celle du sénateur Bourgi en 2023, il a perpétué sa tradition conservatrice. Évidemment, je le regrette : on ne peut reléguer aux oubliettes de l'histoire une réalité tellement récente qu'elle demeure toujours le terreau sur lequel ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

...s et apparentés soutient donc cette proposition de loi et souhaite rappeler, en ce lieu si particulier, les mots qu'avait prononcés Robert Badinter à l'époque : « La discrimination, la flétrissure qu'implique à leur égard l'existence d'une infraction particulière d'homosexualité les atteint – nous atteint tous – à travers une loi qui exprime l'idéologie, la pesanteur d'une époque odieuse de notre histoire. » Cette semaine de mars restera, après le vote de lundi et, je l'espère, celui de ce soir, mémorable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Regol :

Car les LGBT n'ont pas oublié l'histoire et ils craignent une résurgence de cette haine, encore plus dure et violente. Les violences institutionnelles, les internements, les gardes à vue du fait de l'orientation sexuelle n'appartiennent pas pour tout le monde à un passé lointain. Chers collègues, renforçons ce texte et votons-le une fois pour toutes. Donnons à la liberté d'aimer toute sa place dans notre République, elle le mérite bien...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

La criminalisation de l'homosexualité, due à Vichy et maintenue à la Libération, compte au nombre des heures sombres de notre histoire. Nous parlons d'années de discriminations : des actions qui constituent des fautes dont l'État et la République sont responsables. Permettez-moi de rappeler d'emblée que s'il est possible, en France, de parler au passé pour évoquer cette répression légale et judiciaire orchestrée par l'État, il existe encore de trop nombreux pays où cette répression est la norme. À tout hasard, je pourrais citer...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Même s'il me semble important de parler de l'actualité, j'en reviens au passé et au texte que nous examinons ce soir. Il va dans le bon sens de l'histoire, ce qui n'est pas toujours le cas – l'histoire peut aussi avoir un mauvais sens. Après l'amnistie de 1981, après la dépénalisation de l'homosexualité en 1982 grâce au combat de Robert Badinter et Gisèle Halimi, il reconnaît la responsabilité de notre pays dans cette répression pénale. On se demande toujours quelle peut être et quelle doit être la place du Parlement dans la politique mémorielle. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

... ne souhaitons pas, comme d'autres, la dénaturer par des enjeux qui paraîtraient mercantiles, des mesures que, du reste, les intéressés ne réclament pas et qui tendraient à réduire notre texte à une simple création d'allocation. Tel n'est pas son objet. Nous allons reconnaître, ensemble, que la nation a discriminé certains de nos compatriotes, lesquels n'ont ni porte-parole autoproclamé ni autre histoire que celle qui leur avait été assignée par une loi honteuse. Ce texte n'enferme pas ; il libère. Il ne crée pas de catégorie ; il universalise. Il est en effet difficile de dire qu'il existe une communauté, tant les individus, les attentes, les goûts, les idées, les ambitions sont divers. En revanche, cette communauté existe souvent dans le discours et les actes de ceux qui ont voulu effacer ces ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

Il faut également s'atteler à assurer une réparation collective, laquelle passe par la recherche sur la répression, les fiches roses des préfectures et les discriminations, ainsi que par la création de lieux de mémoire et par le soutien apporté au travail de recueil des archives LGBT. Notre histoire est complexe. De la discrimination à l'indifférence, nous sommes passés par la dépénalisation. Nous n'oublions pas nos tortionnaires, nos morts du sida – que certains, sur ces bancs, voulaient enfermer dans des « sidatoriums » –,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

…les casseurs de pédés d'hier et d'aujourd'hui. Cette homophobie systémique se perpétue par l'indifférence qui persiste. Ce soir, grâce à ce texte, les homophobes subissent une défaite. Travailler sur notre histoire nous vaccine et nous évite de la revivre. « Si vous ne connaissez pas votre histoire, dit Michel Chomarat, vous êtes appelés à la revivre. Et, par les temps qui courent, je dis : attention, toutes les minorités, mais encore plus les minorités sexuelles, donc les homosexuels, sont en sursis ! »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

Ce soir, Michel, nous tirons les leçons de notre histoire. Merci à toi et à toutes celles et ceux qui sont présents dans les tribunes du public et qui participent à ce combat !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

... dénoncé par des voisins, des connaissances. Difficile d'imaginer pareil traitement dans notre pays… Notre assemblée examine donc un texte important, qui devrait, je l'espère, recueillir un large consensus. Il doit permettre de reconnaître les souffrances causées par quarante années de discrimination envers les personnes homosexuelles et de réconcilier les Français avec une page méconnue de leur histoire collective.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

...de pénal, disposition instaurée en 1942 par le régime de Vichy et confirmée à la Libération. Cette discrimination reste une tache à l'honneur de notre pays, qu'il faut laver. C'est donc avec beaucoup de conviction que le groupe Les Républicains soutiendra ce texte, car nous croyons que la République n'est jamais aussi grande que lorsqu'elle sait reconnaître ses erreurs et se réconcilier avec son histoire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Sitzenstuhl :

On va essayer de faire vite, madame la présidente, mais il y a quand même des choses importantes à dire, car cette proposition de loi, ce n'est pas rien. Elle est fondamentale, et donne à voir ou à revoir les heures les plus sombres de l'histoire de France, qui est aussi celle de l'Europe – je remercie ma collègue alsacienne Sandra Regol d'avoir rappelé le destin particulier des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle dans ce drame. Le passage du régime de Vichy à la République a constitué une rupture heureuse sur bien des aspects, mais il a aussi connu des continuités malheureuses et honteuses, notamment en matière de di...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Gérard :

...'affirmer, dans la loi, que la politique de pénalisation à l'égard des personnes homosexuelles a constitué non seulement une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, mais aussi une violation du droit à la vie privée des personnes condamnées en raison de leur homosexualité. Il me semble très important qu'une proposition de loi mémorielle comme celle-ci reflète le plus justement possible l'histoire de cette répression, afin de ne pas tronquer le récit national que nous écrivons ensemble.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

...aient concernées par ce texte, n'oubliez pas que l'épidémie de VIH est passée par là. Nous ne savons donc pas exactement combien de personnes ont été victimes de l'homophobie d'État, ni combien d'entre elles sont encore en vie. Nous en parlerons lors de l'examen de l'article 4 : nous avons la chance d'avoir des fonds de recherche, ainsi que des archives communautaires, publiques et privées sur l'histoire des personnes LGBT – fonds et archives sur lesquels la commission devra s'appuyer pour évaluer les demandes. En effet, il ne faut pas se contenter d'être dans l'attente. Messieurs les hétérosexuels, attendre ou venir demander une réparation serait trop triste. Non, c'est à l'État de rechercher les victimes. Nous allons voter une belle indemnisation, que beaucoup de victimes attendent. Quant à l'...