Interventions sur "agriculture"

31 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Dix ans de plus, contre l'avis de 70 % du peuple français. Au même moment, la loi d'orientation agricole se prépare. Une dérogation à l'objectif de baisse de 10 % des prélèvements pour l'agriculture y est prévue ; elle est pourtant la première activité consommatrice d'eau dans notre pays. Le ministre des lobbies de l'agro-industrie place les bassines au-dessus des lois et de la démocratie, en leur octroyant un rôle d'intérêt général majeur. Dans ce contexte, le groupe La France insoumise – avec les associations et les syndicats agricoles engagés sur la question – propose d'appuyer sur « pau...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...tère, pas de débat possible sur le partage de l'eau. Derrière les éléments de langage, j'ai pourtant entendu des doutes, qui sont partagés, et même majoritaires : les doutes des 70 % des Français qui soutiennent notre proposition de moratoire, les doutes des scientifiques et des agriculteurs eux-mêmes. Pourtant, certains vont jusqu'à tenter de faire croire que notre proposition de loi mettrait l'agriculture en péril. Un regard lucide sur la situation force cependant à un autre constat : les souffrances des agriculteurs sont dues à l'entêtement à laisser perdurer un modèle mortifère, qui leur impose une charge de travail de plus en plus importante, pour un revenu minime et un surendettement chronique, tout en les soumettant aux effets des produits chimiques et aux travaux pénibles. Ce modèle des pré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Je rappelle qu'il y a peu, la secrétaire d'État à la biodiversité affirmait ici qu'il était nécessaire de lutter contre les subventions néfastes. Que penser de ce gaspillage d'argent public pour construire des mégabassines ? Dans les Deux-Sèvres, j'ai rencontré Rémi, exploitant dans l'agriculture bio. Son exploitation est située au pied d'une future mégabassine : celle de Sainte-Soline. On ne l'autorise pas à s'y raccorder. Pourtant, si elle est construite, il paiera lui aussi son eau plus cher. Et pour lui, qui développe avec succès un modèle vertueux, respectueux de l'environnement et collectif, il n'y a rien ; pas un euro de subvention. Dans l'agriculture comme dans les autres domaines...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaManon Meunier :

...vec la sécheresse, l'herbe des prairies où paissent ses 600 brebis diminue, il met ses agneaux sur les 8 à 10 hectares de parcelles qu'il consacre au colza fourrager, ce qui lui permet de ne pas avoir à acheter d'aliment extérieur. Christel, elle aussi installée en Haute-Vienne, élève également ses vingt-cinq vaches en toute autonomie alimentaire, avec l'herbe et le fourrage produits sur place en agriculture biologique. De tels modèles existent, ils sont même majoritaires chez moi, en Limousin ; seulement, ils ne font pas partie de votre vision de l'avenir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaManon Meunier :

À l'heure où vous devriez mettre le paquet dans des subventions d'aide à la transition, vous abandonnez les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) et l'agriculture biologique pour investir plutôt des milliards dans des mégabassines.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaManon Meunier :

Sur un sujet aussi grave que l'avenir de notre agriculture et de nos ressources en eau, et sachant que les mégabassines laissent tant de paysans sur le carreau et créent tant de perturbations écologiques, la moindre des choses est de laisser du temps au débat : alors votez en faveur de ce moratoire de dix ans sur les mégabassines, auquel 71 % des Françaises et des Français se sont déjà déclarés favorables. Pour une fois, laissez-le temps à la démocratie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

...étitivité de la ferme France. Il nous faut nous engager de toutes nos forces pour notre souveraineté alimentaire et pour la préservation de l'arabilité des sols, qui ne tient qu'à l'eau. Le principe du recours aux retenues de substitution a d'ailleurs été validé lors du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique, sur le fondement du rapport « Changement climatique, eau, agriculture : quelles trajectoires d'ici 2050 ? », émanant des ministères de la transition écologique et de l'agriculture, où l'on peut lire que ces retenues « constituent […] le mode de sécurisation de la ressource en eau le plus satisfaisant ». De même, un rapport d'information sénatorial auquel ont certes contribué des élus de droite, mais aussi des membres de la majorité et même des communistes, conclut ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

…à travers le pays, des centaines d'agriculteurs soutiennent les projets par l'intermédiaire de coopératives de l'eau. Où est l'accaparement insidieux de la ressource ? Elles favorisent une agriculture plus familiale, plus diversifiée, ce qui ressort de toutes les études : les exploitations irriguées sont significativement plus petites que les autres. Ce que vous appelez l'agrobusiness, ce sont l'éleveur de chèvres deux-sévrien attaqué alors qu'il avait besoin d'eau pour ses luzernes, le producteur de semences en Anjou, de melons dans la Vienne, d'ail dans le Puy-de-Dôme. À l'heure du changeme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

...age des réserves certaines années ». Les scientifiques alertent : il s'agit d'éviter une maladaptation. Les mégabassines couvrent 8 hectares en moyenne, et jusqu'à 18 hectares : elles ont un impact sur le milieu naturel. Le fait de pomper à même les nappes phréatiques n'est pas sans conséquences : comme le souligne Jean-François Soussana, vice-président de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), cela pourrait accentuer la réduction de leur niveau. Nous manquons de données concernant les effets de ces bassines sur les nappes, sur l'assèchement des cours d'eau et sur le cycle de l'eau ; la justice a fait état de ce manque de précision, et des cas concrets ont révél...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Cécile Violland :

...les selon les territoires. » La question du partage et de la gestion de l'eau est en effet plus que jamais d'actualité et d'intérêt public. Je vous rejoins sur ce point, madame Guetté, et je vous remercie de nous donner l'occasion de penser ensemble cet impératif. Dans votre rapport, vous faites état de la situation de l'eau dans le secteur agricole : avec 58 % de la consommation totale d'eau, l'agriculture est la première consommatrice du pays. C'est la raison pour laquelle l'accompagnement de la transition agricole est un défi majeur pour assurer son adaptation au changement climatique ainsi que la souveraineté alimentaire de la France. Les réserves ou retenues de substitution en eau pourront constituer un des outils nécessaires pour accompagner l'adaptation de l'agriculture française au changeme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

... que le manque d'eau est l'une des urgences écologiques les plus vitales à laquelle la France est confrontée, et cela depuis longtemps : deux tiers des zones humides détruites en quarante ans ; des pans entiers du territoire national reconnus zones de répartition des eaux (ZRE) depuis près de trente ans, c'est-à-dire en état de déséquilibre chronique entre l'eau disponible et la consommation de l'agriculture, précipitée dans ce piège par les primes à l'irrigation de la politique agricole commune (PAC) ; 93 % des rivières contaminées par les pesticides ; des centaines de captages d'eau potable qui ferment chaque année ; trois condamnations par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ; six rapports de la Cour des comptes sur la mauvaise gestion de l'eau. Le nouveau régime climatique, avec la b...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

...ts, mais aussi sur l'évaluation de l'intérêt et de la faisabilité de grands projets de réservoirs complémentaires, à l'image des projets d'aménagement conduits dans les années 1970 et 1980 dans le bassin de la Seine ou de la Loire. Il nous faut renouer, en la matière, avec une véritable politique d'aménagement du territoire – préoccupation délaissée par les libéraux. Enfin, l'adaptation de notre agriculture au changement climatique appelle une planification au service de la transformation agroécologique de l'ensemble des systèmes de production. Comment aider les agriculteurs à bifurquer, à engager la mutation de leurs exploitations vers des productions moins gourmandes en eau, à favoriser les productions qui renforcent notre souveraineté alimentaire ? Cela passe notamment par le refus de signer des ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Heydel Grillere :

...tion des régimes de pluie, avec des périodes de chaleur et de sécheresse de plus en plus précoces, longues et marquées, qui affecteront progressivement l'ensemble des usages de l'eau, plus particulièrement les productions agricoles, ce partout sur le territoire national. Comme tout le monde le sait, l'eau est vitale pour le développement d'une plante, la vie d'un animal. Sans eau, il n'y a pas d'agriculture, et sans agriculture, il n'y a pas d'alimentation ni de sécurité alimentaire. En prétendant qu'un moratoire résoudrait la question de l'eau, vous vous moquez de nous ! En réalité, vous n'assumez pas que ce moratoire est une interdiction cachée ;…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Schreck :

Les politiques de l'eau vont devoir durablement être redéployées et repensées sous l'angle du réchauffement climatique et des changements qu'il va entraîner. Ces politiques touchent entre autres à la gouvernance des collectivités territoriales, à notre production d'électricité, à l'aménagement du territoire, au tourisme, aux milieux naturels et bien entendu à notre agriculture. À ce propos, il existerait en France plus de 500 000 retenues d'eau en tout genre, parfois très anciennes, indispensables à divers usages. Parmi elles, les réserves de substitution consistent à prélever l'eau dans les nappes l'hiver, quand elles sont au plus haut, pour maintenir l'irrigation, notamment l'été, et donc éviter de puiser dans lesdites nappes lorsqu'elles sont au plus bas, comme c'es...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Schreck :

puisqu'elle s'applique aux installations en cours d'instruction. Elle est révélatrice de votre façon d'aborder l'écologie en général, l'agriculture et les questions de l'eau en particulier. En vérité, que vous soyez Khmers verts ou Khmers rouges, vous n'êtes que punitions, interdictions, régressions et stigmatisations violentes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Schreck :

... et de leur qualité bactériologique. Vous avez refusé les amendements que nous avons déposés en ce sens lors de l'examen du texte en commission. Ces réserves sont nécessaires puisqu'elles garantissent à nos agriculteurs un approvisionnement durable qui leur assure davantage de lisibilité. Chacun ici, plaide alternativement pour les circuits courts et la souveraineté agricole, donc alimentaire. L'agriculture, quelle qu'elle soit, a besoin d'eau et doit être sécurisée. Cependant, il faut que cette lisibilité soit mise à profit pour assurer les transitions vers des variétés de culture plus sobres, ainsi que vers une irrigation plus technologique donc moins consommatrice. Enfin – et nous y tenons –, l'eau ne doit pas être monétisée ni devenir un produit spéculatif, un bien de concurrence, un marché où ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

L'avenir de l'agriculture et la gestion des ressources en eau sont des sujets majeurs à l'heure du changement climatique, mais ni le ministre de l'agriculture ni celui de la transition écologique n'ont daigné se déplacer pour débattre avec nous de ces enjeux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...seront installées qu'elles seront le plus utiles. Elles pourraient par exemple l'être dans les zones de répartition des eaux déjà soumises à un stress hydrique très important. C'est pour cette raison que nous avons voulu appliquer cette mesure au territoire national et pas uniquement dans quelques régions. Pour certains d'entre vous, ce texte serait défavorable aux agriculteurs et toxique pour l'agriculture. Rappelons cependant que toute l'agriculture française n'est pas irriguée, loin de là, puisque moins de 7 % des surfaces agricoles le sont. La Cour des comptes, institution que vous devriez respecter, a remis un rapport en juillet 2023 qui confirme que l'irrigation aggrave des situations déjà tendues. Les bénéficiaires de ces bassines, en plus d'être installés dans des territoires qui représenten...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémence Guetté, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...s avec un volume d'eau supérieur à celui qui servait auparavant à l'irrigation. Le phénomène va donc s'aggraver, et le volume pompé s'accroître : il ne s'agit donc pas de substitution. Vous avez invoqué la science. Or on manque de données ; on ne sait pas encore quelles seront les conséquences de l'addition des retenues existantes. Au cours de leur audition, les représentants des ministères de l'agriculture et de la transition écologique ont déclaré qu'on comptait environ 600 000 à 800 000 retenues – lacs, retenues collinaires, retenues de substitution – servant à l'irrigation agricole mais qu'on ne pouvait pas les dénombrer avec précision ; on ne sait ni où elles se trouvent ni quels sont les volumes prélevés. Sachant que l'eau va se raréfier, il serait responsable d'attendre que l'on dispose de ce...