Interventions sur "écriture"

72 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Que d'étonnement en découvrant cette proposition de loi du Rassemblement national relative à l'écriture inclusive ! J'ai bien lu que, dans la version initiale du texte, étaient visés les termes épicènes et la double flexion. Notre belle langue est pourtant riche de nombreux termes épicènes, qu'il s'agisse de noms comme « girafe » ou « castor », qui désignent indistinctement les mâles et les femelles, ou comme « architecte » et « peintre », qui s'appliquent indifféremment aux hommes et aux femmes. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

...arrêts écrits « clairement », sans « ambiguïté » ni « incertitude » et impérativement en langue française « et non autrement ». Nul n'a légiféré sur la langue française depuis Jacques Toubon en 1992 et l'invitation de Montesquieu à ne toucher à la loi que d'une main tremblante est particulièrement bienvenue en ce domaine. En réalité, ce que vise cette proposition de loi portant interdiction de l'écriture dite inclusive dans les productions et publications scolaires et universitaires ainsi que dans les actes civils, administratifs et commerciaux n'est pas clair. Le texte tend sans doute à interdire la formulation ou la rédaction épicène, prônées par les adeptes de l'écriture inclusive, plutôt que les termes épicènes eux-mêmes, et à bannir les doubles flexions telles que « tous.tes », plutôt que « ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

après vous être vous-mêmes rendu compte de l'absurdité de votre proposition de loi, vous vous retrouvez à défendre un texte inepte. La langue est le reflet de la société et de ses évolutions. Pas plus une révolution qu'une menace, l'écriture inclusive invite à repenser nos représentations,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

À cet égard, une étude réalisée en 2017 par l'institut Harris Interactive montre que les formulations inclusives ou épicènes suscitent jusqu'à deux fois plus de noms de femmes dans les représentations spontanées que les formulations invisibilisant les femmes. Sans y être favorable, Amin Maalouf, récemment élu secrétaire perpétuel de l'Académie française, a reconnu que l'écriture inclusive pose question, que le fait qu'un mot soit féminin ou masculin ne va pas nécessairement de soi, et qu'il faut, conclut-il, « chercher des réponses ». Or au travers de cette proposition de loi, vous ne cherchez aucune réponse à la féminisation du langage : vous ne faites que la combattre, tout comme vous luttez depuis toujours contre le droit des femmes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

...e terrible menace sur le droit des femmes à disposer de leur corps, mais pour une poignée de main chaleureuse avec le Premier ministre polonais, qui en porte la responsabilité. La liste est longue, et je pourrais continuer longtemps. Vous n'avez jamais été féministes et votre texte n'en est qu'un exemple supplémentaire. Certains diront que je me suis éloigné du sujet, mais c'est bien parce que l'écriture inclusive ne pose pas qu'une question de graphie que le groupe Socialistes et apparentés ne votera pas cette proposition de loi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Patrier-Leitus :

... sont attachés à cette histoire, à cette beauté, à cette clarté de notre langue, pilier de notre culture et ciment de notre société. Je tiens à rappeler que, dès 2017, Édouard Philippe, alors Premier ministre, a publié la circulaire relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française. Alors que les expérimentations liées à l'écriture inclusive n'en étaient qu'à leurs prémices et que son usage était plus limité qu'aujourd'hui, il a été le premier à imposer des règles claires.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Patrier-Leitus :

Lutter contre une écriture militante, artificielle et excluante est une chose, mais vouloir, comme en témoigne la version initiale du texte, rendre illégales des écritures véritablement inclusives et qui ne posent aucun problème de compréhension, telles que la double flexion et les termes épicènes, en est une autre.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

Ce débat est profondément politique car l'écriture inclusive sert un projet politique : celui de l'égalité, qui, je vous le rappelle, est inscrite au fronton de notre République. Vous cachez votre projet rétrograde derrière l'inclusion des personnes qui ont des difficultés à apprendre à lire. Promouvez plutôt une simplification massive de notre orthographe, comme de nombreux linguistes la défendent. Votre antiféminisme et vos idées réactionnaire...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

Nous pensons que l'égalité peut tout à fait se conjuguer avec la diversité. Oui, nous défendons l'égalité et nous la promouvons notamment grâce à l'écriture inclusive. Plutôt que de polémiquer avec vous sur votre tentative liberticide d'interdire ce qui, de toute façon, vit et vivra, se développe et se développera, car c'est le sens de l'histoire, je préfère faire une ode à l'écriture inclusive.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

...Nous nous réjouissons de voir se développer un mouvement qui cherche à se la réapproprier, à la penser, à en débattre, et observer la manière dont elle se déploie dans le réel nous rend fières et heureuses. La langue appartient à tous et à toutes ! Que puisse vivre notre langue enrichie et renouvelée dans toute sa vitalité ! Que puisse vivre le mouvement féministe dans toute sa puissance ! Vive l'écriture égalitaire ! Il va sans dire que nous voterons contre la proposition de loi, qui est totalement rétrograde.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Lorsque j'ai vu l'inscription à l'ordre du jour de la journée d'initiative parlementaire du groupe Rassemblement national d'une proposition de loi visant à interdire l'écriture inclusive, je me suis dit que ce groupe ne se souciait guère de l'inflation, des enfants qui dorment dehors, des services publics en lambeaux ou du manque de professeur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

La rédaction de l'article unique de la proposition de loi flirte en effet avec le ridicule : il interdit l'« écriture dite inclusive » dans les devoirs des élèves et les documents d'usage scolaire ainsi que dans les actes administratifs alors que cette expression recouvre des pratiques aujourd'hui totalement intégrées par la langue française. Lors des débats en commission, mes collègues ont noté que la proposition de loi fait elle-même usage de ces pratiques à de nombreuses reprises. Vous participez à ce que vou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... donc rien d'aberrant à vouloir accepter de nouveaux usages nés d'un souci d'égalité, afin que les représentations liées à la langue ne renvoient plus à des stéréotypes de genre. Comment justifier la règle selon laquelle le masculin l'emporterait sur le féminin ? Nous avons tous du mal à l'expliquer à nos enfants. Cette règle, qui est récente, doit évoluer. La volonté d'interdire des techniques d'écriture visant à rendre la langue plus égalitaire traduit en réalité un projet politique réactionnaire, plutôt qu'un souci de sauvegarder notre langue. Le langage peut contribuer à renforcer les stéréotypes, mais il est également un outil de transformation sociale. Il n'appartient à personne, ni à vous ni à nous, de décider de son sens. Vous versez une nouvelle fois dans la démagogie, vous criez au dang...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Lenormand :

Nous préférons travailler sur l'enseignement de la langue française, le recrutement des enseignants, leur formation, leur rémunération, la prise en charge dans les établissements scolaires des enfants en situation de handicap, le harcèlement scolaire. Nous aurions gagné à réfléchir à ces aspects, plutôt qu'à l'écriture inclusive, dont l'interdiction n'est pas la priorité pour la défense de la langue française.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

Cette proposition de loi du Rassemblement national est un leurre. Contrairement à ce que ses auteurs laissent entendre, elle ne vise pas à interdire l'écriture inclusive. Elle poursuit un tout autre but. Je veux donc rassurer toutes les personnes, notamment celles atteintes de troubles dys, qui s'inquiètent légitimement du développement de l'écriture inclusive, car celle-ci leur pose des difficultés de lecture et de compréhension. Comme je l'ai indiqué aux membres des associations de personnes dys de ma circonscription : les députés du groupe Renaissan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

Comme je l'ai indiqué, le Rassemblement national ne cherche pas à interdire ce que la plupart des gens désignent par l'expression d'écriture inclusive. Pour tout un chacun, l'écriture inclusive se confond avec l'usage du point médian ou du tiret médian suivi d'un e, par exemple dans « habitant·e », ou « habitant-e ». La divergence entre la forme écrite et la forme orale pose problème. L'absence de base phonétique de ces signes rend difficile de les lire à haute voix. Il est clairement établi que ce mode d'écriture pose des prob...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

En effet, une lecture attentive de l'exposé des motifs permet de se rendre compte que l'interdiction de l'écriture inclusive n'est qu'un leurre pour s'attaquer à la féminisation de la langue française, en interdisant la double flexion – plus de « mesdames, messieurs », « Françaises, Français », « Lyonnaises, Lyonnais ». Vous souhaitez interdire les termes épicènes, non genrés, tels que diplomate, parlementaire, artiste, athlète. Le Rassemblement national ne cherche pas tant à interdire l'usage de l'écriture ...