Les amendements de Boris Vallaud pour ce dossier

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Vous aurez donc manqué, collègues de la majorité relative, mesdames et messieurs du Gouvernement, madame la présidente de l'Assemblée, de ce type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire, de code moral dont parlait Pierre Mendès France à propos de la démocratie.

Vous aurez été incapables d'inventer ce parlementarisme de fait, issu des urnes, dont les Français nous avaient confié le sort ; ce parlement nouveau, pluraliste, dans lequel les majorités étaient à inventer. Par la pratique solitaire du pouvoir du Président de la République et par la vôtre, partiale, vous avez achevé d'épuiser une Ve...

pathologiquement défavorable à la concertation et aux compromis. Vous aurez transformé l'Assemblée nationale – particulièrement vous, madame la présidente – en corps docile du président Macron

au mépris de la séparation des pouvoirs et, en définitive, en machine à trahir le peuple. Le parlementarisme rationalisé nous entravait ; avec vous, le parlementarisme caporalisé nous asservit.

Depuis des mois, vous avez fait le choix du mépris comme mode de gouvernement. Vous avez préféré l'esquive au vote de cette assemblée, le mensonge au débat de fond, l'intimidation au respect des oppositions et de leurs droits, la manœuvre à la tradition républicaine. En définitive, vous avez fait le choix, lâche et médiocre, de la fuite et du c...

La brutalité des fins – cette réforme des retraites dont personne ne veut et que nous pouvions abolir dans un geste d'apaisement, le vote de la représentation nationale – justifie-t-elle vraiment les moyens que vous avez déployés jusqu'à ce jour ? Je crains, mes chers collègues, que vous n'ayez instillé un poison funeste au-delà de vous-mêmes, ...

Notre République est historiquement aimantée par deux idées exigeantes, la poursuite de l'égalité et la promesse d'émancipation. Voilà pourquoi il n'y a pas de république véritable qui ne soit sociale.

Voilà pourquoi la critique des injustices et la dénonciation des inégalités se confondent toujours avec le débat démocratique. Voilà pourquoi combattre l'injustice, c'est défendre la démocratie et pourquoi défendre la démocratie, c'est toujours combattre l'injustice !

La crise sociale qui s'est exprimée durant des mois est bien plus profonde dans ses sources et bien plus durable dans ses conséquences que votre seule réforme des retraites. C'est la révolte du monde du travail, des classes populaires laborieuses.

C'est une quête du sens perdu du travail, de la place de l'homme, de notre rapport au monde, aux choses et aux autres. Si vous n'êtes pas cyniques, c'est donc que vous êtes sourds et que vous n'avez rien compris : le pays est malade et le mal qui l'épuise, c'est l'injustice.

Nous sommes entrés ici veillés, en héritage, par deux compagnons : la justice et la démocratie. Vous avez brutalisé l'une et méprisé l'autre. Ne le sentez-vous pas ? Ce qui se joue ici est infiniment plus grand que nous, alors que partout dans le monde sourd la contestation de la démocratie et de l'État de droit ; alors que dans nos démocraties...

Songez-y. Que dirions-nous d'un pouvoir choisissant les voies les plus expéditives et les procédures les moins adaptées pour imposer sans vote une réforme telle que celle-ci, d'une ampleur considérable, parce que le compte n'y serait pas, et qui décréterait sans autre motif la fin du processus démocratique ?

Que dirions-nous d'un gouvernement qui demeurerait sourd aux revendications des organisations syndicales et obstinément aveugle aux manifestations de millions de ses concitoyens pendant des semaines, pendant des mois ? Que penserait-on des pressions exercées sur le président de la commission des finances issu de l'opposition – et dont je salue ...

Que dirions-nous si vous vous accommodiez de la Constitution pour vous opposer à des pratiques jamais démenties, aux droits de l'opposition, au droit d'amendement et, en définitive, à l'expression de notre souveraineté nationale ? Vous diriez quant à vous que ça n'est pas normal et vous auriez raison. Vous diriez que décidément, la démocratie m...

Collègues de la majorité, mesdames et messieurs du Gouvernement, madame la présidente de l'Assemblée, votre obstination pave le chemin mauvais qu'ont emprunté ailleurs les ennemis de la démocratie. Il en coûtera cher sur le plan politique et social, plus cher que les économies que vous escomptez. Pour ce qui nous concerne, nous connaissons notr...