Les amendements de Benjamin Lucas-Lundy pour ce dossier

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Enfin, chers collègues, je suis affligé parce qu'il s'est produit, il y a quelques minutes, un événement grave : un collègue de la majorité, dont je ne connais pas le nom, sans doute parce qu'il brille par l'insignifiance de ses propos…

…– oui, j'assume ce mépris, et vous allez savoir pourquoi –, est passé dans nos travées et, quand nous dénoncions les milices de l'extrême droite, il s'est tourné vers les collègues de la NUPES en déclarant : « Vous, la gauche, vous vous inspirez des milices de l'extrême droite. »

Il vient de dire : « C'est vrai ! », mais peut-être n'est-ce pas lui. Madame la présidente, c'est une injure terrible, d'une bêtise crasse, faite à l'histoire de la gauche et des écologistes. C'est une insulte aux résistants communistes ,

c'est une insulte aux militants pour l'indépendance algérienne, c'est une insulte aux ouvriers, aux étudiants de 1968, c'est une insulte à notre histoire et à nos convictions les plus profondes que le député d'une majorité prétendument progressiste, qui s'est fait élire et réélire deux fois grâce à un barrage à l'extrême droite raciste et natio...

…se permette une telle méconnaissance historique, laquelle n'est ni un dérapage, ni un lapsus, mais une stratégie consciente de mise à équidistance de la gauche, fût-elle radicale, et de l'extrême droite. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour préparer l'arrivée au pouvoir de Mme Le Pen et de ses amis !

Vous saccagez la République et l'ordre républicain. Vous êtes indignes du barrage des Français il y a un an, singulièrement un 10 mai. Nous ne vous laisserons pas faire et nous incarnerons l'alternance.

Je veux dire en préambule, au nom je crois de l'ensemble de mes collègues de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, et pour éviter certaines gesticulations ou de mauvais procès ultérieurs, que les violences physiques ou verbales, d'où qu'elles viennent, ne suscitent chez nous que rejet, dégoût et condamnation.

Ceci étant dit, chers collègues, permettez-moi quelques remarques. Ce texte est une tartufferie. Au mieux, il trahit un manque de sérieux ; au pire, il est une œuvre de malhonnêteté intellectuelle et de duperie politique.

Le vrai débat, celui que vous refusez depuis des mois, c'est celui du maintien de l'ordre dans ce pays. C'est un débat d'intérêt général, tant il est intolérable qu'un manifestant, qu'un policier, qu'un journaliste sorte d'une manifestation blessé, mutilé ou effrayé.

Mais ce débat, vous l'esquivez avec constance, dédain et arrogance – le dédain et l'arrogance étant la marque de fabrique de votre exercice du pouvoir. Vous vous acharnez à caricaturer, insulter, diffamer celles et ceux qui interrogent le maintien de l'ordre à la sauce Darmanin.

Pourtant, dans une démocratie adulte, on doit sereinement et lucidement regarder les faits, les chiffres, et ce que nous disent la science, la sociologie, les enquêtes journalistiques, les études internationales – certaines ont été évoquées ici – et les rapports indépendants nationaux, européens ou internationaux. Vous préférez détourner l'atte...

…en appeler à un peuple frileux pour susciter un réflexe autoritaire et reprendre en main ce pays qui vous échappe. Mais n'est pas de Gaulle qui veut, et certainement pas le président Macron. Tartufferie encore, parce qu'en réalité, réduire la part de violence qui traverse la société ne semble pas être votre principale préoccupation. Expliquer...

Même marginale, elle doit évidemment nous préoccuper, afin qu'elle ne se diffuse pas. Vous avez le devoir d'apaiser le pays – c'est votre responsabilité – pour limiter au maximum l'expression de la violence.

Si la société est aussi troublée et éruptive, c'est parce que notre pacte démocratique est en état de péril mortel. Pour apaiser, il vous faut renouer avec une certaine éthique démocratique, ne plus vous comporter en chefs de clan, mais en serviteurs de la République. Il vous faut chercher le chemin de la concorde et non gouverner contre la qua...

Tartufferie toujours, tant votre malhonnêteté intellectuelle s'exprime dans l'arbitraire de votre proposition. Les bornes temporelles que vous fixez disent bien quels mouvements sociaux vous visez. Ce n'est pas seulement une erreur, c'est une faute politique et morale.

Vous n'êtes pas clairs sur la vraie menace à l'œuvre, celle du déploiement de violences racistes et nationalistes de l'extrême droite et de groupuscules proches de Mme Le Pen. Vous avez saboté la proposition de notre collègue Taché sur le terrorisme d'extrême droite.

Une telle légèreté met en péril tout notre pacte républicain ! Ça aussi, c'est une réalité ! Et à force de discours confus, stupides et ineptes historiquement autant que politiquement sur les fameux extrêmes, vous banalisez l'extrême droite, vous lui déblayez le passage vers le pouvoir et l'affirmation sans complexes de sa haine, de ses pulsion...