Les amendements de Antoine Léaument pour ce dossier

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Monsieur le Premier ministre, aimez-vous la République ? La question se pose car, en République, l'égalité se définit dans le vote : une personne, c'est une voix. Riches ou pauvres, dans l'isoloir, nous sommes tous égaux. Encore faut-il pouvoir voter ! Or si vous ne faites rien, le 9 juin, nombre de nos compatriotes ne pourront pas se prononcer...

Car, comme le dit notre campagne d'inscription sur les listes électorales, les riches votent. Et les autres ? Les pauvres et les jeunes votent beaucoup moins. Pourquoi ? Est-ce parce qu'ils ne le veulent pas ou parce qu'ils ne le peuvent pas ?

Sachez-le, la « mal-inscription » sur les listes électorales, qu'ont définie les sociologues Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen, est un puissant facteur d'abstention. Selon eux, il y a deux fois et demi plus de risques de s'abstenir quand on est mal inscrit. Et qui sont les mal-inscrits ? Selon l'Insee, 30 % des employés et des ouvriers et...

et que vous en êtes ravi ! Car oui, les riches votent, et ils votent pour vous. La mal-inscription touche 7,7 millions de nos compatriotes, soit 16,5 % des inscrits. C'est gigantesque ! Et que faites-vous pour les aider à s'inscrire ? Rien !

Vendredi dernier, vous avez même imposé le passage par cet outil pour vérifier sa situation électorale. Ma question est donc simple : monsieur le Premier ministre, vous moquez-vous de nous ? Répondez par oui ou par non : allez-vous supprimer l'obligation de l'utilisation de cet outil ? Allez-vous organiser une campagne nationale d'inscription ...

Vous êtes content que les pauvres et les jeunes ne votent pas parce qu'ils sont mal inscrits ! Vous n'avez répondu à aucune des questions, notamment pas à celle sur l'organisation d'une campagne nationale d'inscription sur les listes électorales. Qu'allez-vous faire à ce sujet ?

…Alliance et Unsa police ont menacé le pouvoir exécutif dans un communiqué. Après avoir menacé les pouvoirs législatif et judiciaire, c'est un nouveau cap qui est franchi. Quand rappellerez-vous à Alliance que la police n'est pas là pour donner des ordres, mais pour servir et obéir ?

La vérité, c'est que vous êtes paralysés par la peur : vous avez peur de finir comme M. Castaner, limogé en quarante-huit heures pour avoir dénoncé les clés d'étranglement ;

…lancée par un raciste pour récompenser le meurtrier de Nahel ; vous avez peur que la police se retourne contre vous, après l'avoir utilisée pour faire passer en force votre réforme des retraites. Voilà ce qui arrive quand on fait reposer l'autorité de l'État non pas sur l'adhésion, mais sur la répression !

…elle vous empêche d'agir quand l'ONU dénonce le racisme dans la police. Mais vous niez ce racisme et la présidente macroniste de l'Assemblée nationale affirme que la police exerce sa mission d'une façon merveilleuse.

Au nom de Taissire, Gabriel, Samy, Keve, Gangaly et Mohammed, six jeunes de ma circonscription, âgés de 13 à 17 ans, je veux vous décrire en quoi consiste l'action « merveilleuse » de la police. « Ferme ta gueule tête de chien ! Tu veux qu'on t'encule ou quoi ? » Ces propos sont ceux qu'ont tenus des policiers à ces jeunes gens.

Le code de déontologie de la police et de la gendarmerie nationales prescrit que le policier doit se comporter d'une manière exemplaire, ce qui inspire en retour respect et considération. Pensez-vous que les insultes que j'ai citées inspirent respect et considération ?

Pensez-vous que lorsque ces syndicats de policiers parlent de « hordes de sauvages », de « nuisibles » et de « guerre », ils emploient autre chose qu'un vocabulaire raciste ?

Cette guerre est prétendument menée contre un ennemi de l'intérieur. Or il n'existe pas, en République, d'ennemi de l'intérieur ! Le racisme est un délit : c'est le poison de la République !

Quand allez-vous faire justice aux jeunes comme Taissire, qui résument leur attachement à la République par une phrase simple : « On est tous Français, on doit avoir les mêmes droits ! » ?

Madame la Première ministre, ce 1er mai, 2,3 millions de manifestants vous ont dit, dans la rue, leur opposition à la réforme des retraites.

En vous acharnant, vous abîmez la démocratie. Vous abîmez la démocratie en utilisant les outils les plus autoritaires de la Ve République. Vous abîmez la démocratie en bafouant la Constitution en vertu de laquelle la République est « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Vous abîmez la démocratie en utilisant la police non pour garantir le droit à manifester, mais pour le réprimer.

Votre bilan, c'est la violence. Ça suffit ! Policier brûlé, journalistes frappés, manifestants mutilés : les coupables, c'est vous !

Vous vouliez tourner la page des retraites : c'est raté ! Vous reportez tous vos projets de loi. Vous ne savez plus où vous allez – et où que ce soit, les casseroles vous accompagnent !