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Motion de censure


Les interventions d'Antoine Léaument


Les amendements de Antoine Léaument pour ce dossier

38 interventions trouvées.

Mais des gilets jaunes aux révoltes de juin, des Soulèvements de la Terre aux manifestations spontanées contre la retraite à 64 ans, le peuple français des tours et des bourgs n'a cessé de vous rappeler qu'il est insoumis, rebelle et révolutionnaire. Votre couronne tient toujours, certes, mais elle finira par tomber, comme toutes les autres av...

Alors, la VIe République adviendra, l'Assemblée constituante adviendra, le référendum d'initiative citoyenne adviendra. La Ve République a 65 ans, il est temps qu'elle prenne sa retraite et, vous, votre congé avec notre motion de censure !

Oui, où est-elle quand le droit à manifester est sans cesse menacé, quand on peut perdre un œil pour avoir dit « Macron, démission ! », quand on peut être placé en garde à vue pour avoir défendu la planète, quand on peut perdre la moitié du crâne parce qu'on s'appelle Hedi ou la vie parce qu'on s'appelle Nahel, quand on peut se prendre une amen...

Madame la Première ministre, quand nous avons fondé la Ière République en 1793, nous avons écrit dans notre constitution que le droit de manifester ne pouvait être interdit et que, s'il l'était, c'était que le despotisme était présent. La République vous juge, madame la Première ministre : revoilà le despotisme !

J'ai dit ce que vous faisiez et je dis maintenant ce qu'il faudrait faire : augmenter les salaires et porter le Smic à 1 600 euros ,

bloquer les prix des produits de première nécessité, mettre en place une allocation d'autonomie de 1 100 euros pour les jeunes, augmenter les retraites à 1 600 euros par mois pour une carrière complète et porter le minimum vieillesse à 1 100 euros par mois. Enfin, où est la fraternité quand vous montez sans arrêt les Français les uns contre le...

Les travailleurs contre les chômeurs, les retraités contre les travailleurs, les banlieusards contre les campagnards, les Français contre les immigrés, les vieux contre les jeunes.

Où est la fraternité quand vous êtes incapables de lutter contre le racisme qui s'exprime partout dans notre société ,

quand vous êtes incapables de le nommer dès lors que celui qui en est responsable porte un uniforme, quand vous êtes incapables de défendre une laïcité qui soit autre chose que l'expression d'une haine de moins en moins voilée contre les musulmans ,

quand vous êtes incapables de mettre fin aux actes antisémites et d'avoir une parole forte pour faire cesser ceux qui ont lieu en ce moment…

…quand vous courez après l'extrême droite et que vous vous apprêtez à marcher avec elle au moment où il faudrait, au contraire, la combattre pour la faire reculer dans la poubelle d'où elle est de nouveau sortie ?

…car nos débats ont lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre et qu'il y a quatre-vingt-cinq ans avait lieu la nuit de Cristal dans l'Allemagne nazie. Ce soir, il y a avec nous les fantômes de ceux qui sont morts cette nuit-là parce qu'ils étaient juifs !

Ce soir, pèsent sur nous les 6 millions de regards éteints par Hitler mais dont l'intense lumière transperce encore et à jamais la nuit et le brouillard pour arriver jusqu'à nous.

Je vous le dis, madame la Première ministre, les yeux dans les yeux, je le dis à tous les républicains qui sont ici, les yeux dans les yeux :…

…ne vous trompez pas d'ennemis, n'oubliez pas le passé, n'inventez pas le racisme et l'antisémitisme là où ils n'existent pas et n'ont jamais existé.

Pour notre part, nous savons ce que nous faisons, nous savons où nous allons : nous sommes humanistes et républicains, nous combattons le racisme et l'antisémitisme, nous défendons la paix civile et la justice sociale.

Nous chantons La Marseillaise dans l'hémicycle quand vous dégainez un 49.3 sur la réforme des retraites. Nous portons fièrement le drapeau tricolore de la République né de la Révolution de 1789.

Bref, nous sommes comme les Canuts : « Nous savons que le règne du peuple arrivera / Quand votre règne finira / Nous tisserons le linceul du vieux monde / Car on entend déjà la révolte qui gronde. »