Intervention de Isabelle Santiago

Séance en hémicycle du jeudi 11 mars 2021 à 15h00
Article 1er de la constitution et préservation de l'environnement — Après l'article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

En parfaite cohérence avec la modification que vous souhaitez introduire à l'article 1er de la Constitution, l'amendement vise à ajouter, après l'article 43 de la Constitution, un article 43-1 ainsi rédigé : « Il est créé au sein de chaque assemblée une délégation à la protection de l'enfance et de la jeunesse. » En somme, il s'agit d'une délégation aux droits de l'enfant permettant de porter ces droits – pour lesquels l'enjeu climatique est central – au plus haut niveau des standards internationaux.

La jeunesse nous le rappelle depuis longtemps : c'est son avenir. En juin 1992, au sommet de la Terre à Rio de Janeiro, la jeune Canadienne Severn Cullis-Suzuki, 12 ans, a adressé un émouvant message pour alerter sur l'état de la planète. Vingt-sept après, elle est toujours aussi mobilisée et admirative de l'action des nouvelles générations. Mais que de temps perdu ! Depuis cette première négociation internationale à Rio, vingt-neuf ans ont passé, pendant lesquels les chefs d'État et de gouvernement de la planète se sont réunis tous les ans pour tenter de répondre à la crise climatique. Malgré les quelques avancées du protocole de Kyoto en 1997 et de la COP21 de Paris en 2015, il nous reste encore beaucoup à faire.

Par cet amendement, j'appelle au rassemblement autour de deux objectifs indissociables : l'enjeu écologique et l'enjeu social, au centre desquels se trouvent les droits de l'enfant, en France et dans le monde. A-t-on besoin de rappeler les objectifs du millénaire, si peu respectés ? De nombreux sujets sociétaux concernent les nouvelles générations, notamment la fameuse génération climat. Il reste peu de temps pour inverser le cours des choses. On ne peut pas garantir qu'il n'y aura pas de catastrophe naturelle, mais on peut garantir la non-régression des droits des enfants en France et dans le monde ; nous pouvons à tout le moins essayer avec détermination d'inscrire ce droit. Nous pouvons décider aujourd'hui que notre droit ne régressera jamais quant à ses ambitions en matière de construction de l'avenir des futures générations, dont les enfants d'aujourd'hui. Cette nouvelle génération devra faire face à des bouleversements climatiques et géopolitiques d'une ampleur jamais égalée. Nous leur devons d'élaborer désormais l'ensemble des politiques publiques de manière transversale, pour assurer leurs droits et un meilleur avenir.

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