Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du lundi 15 février 2021 à 21h00
Santé au travail — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Syndicats et associations d'accidentés du travail s'inquiètent très fortement, et légitimement, du passeport de prévention instauré par l'article 3. À quoi sert-il, sinon à déresponsabiliser l'employeur ? Ce serait en somme une sorte de passeport d'immunité, qui permettrait à un employeur de dire à son employé accidenté ou malade qu'il avait pourtant bénéficié d'une formation sur les risques encourus.

Tous les syndicats de médecins du travail dénoncent cette supercherie. Il convient de rappeler que ce passeport ne saurait devenir un moyen pour l'employeur d'échapper à sa responsabilité en matière de santé au travail et, de fait, à son obligation d'indemniser les victimes.

Une jurisprudence récente de la Cour de cassation est venue amoindrir l'obligation de résultat de l'employeur dans ce domaine et le patronat souhaite manifestement pérenniser et amplifier cette trajectoire.

Nous refusons d'être complices de ces manoeuvres et demandons, par cet amendement inspiré par la FNATH, que la loi précise de façon explicite que le passeport de prévention n'exonérera pas l'employeur de sa responsabilité.

Enfin, la nouvelle rédaction de l'article proposée par les rapporteures ne répond en rien à notre demande, puisque même si le salarié peut refuser l'accès à l'ensemble de son passeport santé, les informations dont dispose l'employeur, qu'elles soient partielles ou exhaustives, ne doivent pas l'exonérer de ses responsabilités.

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