Intervention de Perrine Goulet

Séance en hémicycle du mercredi 7 juillet 2021 à 15h00
Protection des enfants — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

Je ne parle pas de lever le secret professionnel. Il s'agit de secrets partagés, ce qui n'est pas la même chose. Et je rappelle, monsieur Schellenberger, monsieur Gosselin, qu'une proposition identique a été votée par l'ensemble des groupes dans le cadre de la mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance – M. Ramadier, son président, peut en témoigner.

Et puis j'ai cité ce fait divers, mais ce n'est pas le seul : monsieur Ruffin a évoqué les témoignages d'assistantes familiales. Je pense qu'il est tout de même intéressant de connaître les particularités de l'enfant que l'on accueille chez soi, même si on est assistante familiale, parce qu'il sera en contact avec les enfants de la famille ; il est pour le moins intéressant de savoir s'il a des difficultés sexuelles parce que, ayant été violé toute son enfance, il ne connaît que ce mode d'expression, pour qu'elle puisse tenter de le corriger. Si l'enfant hurle quand l'assistante familiale lui touche le sexe en le lavant, encore faut-il qu'elle sache qu'il a été violé ou violenté sexuellement dans un cadre familial pour comprendre sa réaction et s'abstenir, le laisser se laver tout seul en l'accompagnant de loin.

J'entends la critique sur la rédaction, que le Sénat se chargera de rectifier si nécessaire, la navette parlementaire lui offrant la possibilité de travailler sur cette disposition tout en ayant connaissance de l'ensemble du texte que nous aurons voté ; mais je pense qu'il faut dès aujourd'hui marquer une avancée importante, à savoir que tous les professionnels doivent connaître le passé d'un enfant. Et j'en sais quelque chose : si je ne me suis pas fait renvoyer quarante fois du collègue, c'est parce que les enseignants connaissaient mes difficultés ; loin d'n être stigmatisée, je pense au contraire qu'ils m'ont sauvée ! Cet amendement n'est pas que la conséquence d'un fait divers : il est aussi le reflet de la réalité que vivent de nombreuses assistantes familiales avec qui j'ai échangé et le reflet de mon vécu. Il s'agit d'éviter que ces enfants se retrouvent encore plus en difficulté.

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